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TitreLa Pugnace Révolution de Phagor     AuteurDaniel WALTHER     GenreS-F


Les Livres

La Pugnace Révolution de Phagor
01 -La Pugnace Révolution de Phagor(1984)- n° 1317

L'Histoire par Arzak   le 11/04/2010.

Isolée depuis longtemps du reste de l'univers habité, la planète Phagor est dirigée de main de fer par une oligarchie toute puissante. Hainal d'Izanie, ancien membre de cette oligarchie, condamné pour ses opinions déviantes et Rashmal Khan, chef des rebelles des Steppes infinies se rencontreront en captivité et l'union de leur force débouchera sur la pugnace révolution de Phagor.


Mon Avis par Arzak   le 11/04/2010.

Au sein de la collection Anticipation, Daniel Walther fait un peu figure d'extra-terrestre.
Alors que ses confrères ont plutôt à coeur, ou la recommandation, de faire simple, le style de Daniel Walther est quasiment précieux.

Tout est à l'image du titre : "La Pugnace Révolution de Phagor". Pour un peu ce dernier passerait complètement inaperçu au sein de la collection, mais le mot "pugnace" donne une image assez juste du style de ce roman.
Daniel Walther a du vocabulaire et il le montre. Il faut quelques pages d'acclimatation avant de se faire à son style, sa manière de tourner autour du pot, d'aligner les effets littéraires somme toute un peu gratuits.

Par contre, sur le fond, et c'est là le paradoxe, ce roman, c'est du Fleuve noir Anticipation tout ce qu'il y a de plus standard.
Une histoire de révolution contre un pouvoir dictatorial sur une planète aux moeurs redevenues quasi moyenâgeuses pour ne pas dire antiques. Ce qui nous vaut des scènes de franche sauvagerie (batailles, jeux de cirque) et les inévitables scènes de luxure.

L'ensemble n'est pas déplaisant à lire mais, c'est la limite de ce roman, le style précieux nous met à distance des évènements racontés en quasi permanence.
Et on a un peu l'impression que l'auteur nous raconte de manière inutilement compliquée des choses relativement simples.
Un peu tout le contraire des meilleurs raconteurs d'histoire de la collection (Serge Brussolo, Stefan Wul, Gilles Thomas) qui racontaient de manière simple des histoires sur le fond bien plus riche, dans leur thématique, que ce que l'on pouvait en penser au premier abord.

Ce qui rend la chose moins évidente c'est aussi la disproportion inexplicable qui existe entre certains évènements et d'autres.
Walther peut nous raconter pendant tout un long chapitre (le roman n'en comporte que cinq) ce qui se passe dans une chambre entre trois individus, et nous narrer le siège d'une ville en quelques pages. Comme si ce qu'il racontait n'était qu'une simple convention, que l'histoire finalement n'avait pas beaucoup d'importance et que seul comptait le style.
Si prises individuellement certaines scènes sont superbes, l'ensemble peine à maintenir un vrai suspense. Du coup, on a quand même un peu la sensation d'avoir affaire à un écrivain au style riche qui se forcerait, se briderait à faire de la SF populaire, sans pour autant renier sa manière d'écrire. Et le résultat, s'il n'est inintéressant, semble tout de même un peu vain.

Daniel Walther tue les mouches au bazooka. Il y a une telle disproportion entre la finalité et les moyens utilisés. Un peu comme si on avait demandé à Gustave Flaubert d'écrire un épisode de SAS ou à Victor Hugo de nous pondre un Bob Morane.



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Dernière modification de cette page le Dimanche 11 Avril 2010