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TitreDeus Ex     AuteurNorman R. SPINRAD     GenreS-F


Les Livres

Deus Ex
01 -Deus Ex(1992)- n° 553

L'Histoire par Philippe PASTOR   le 20/01/2003.

Sur les mers mortes de notre planète dévastée par la pollution industrielle vogue Philippe Marley, rastaman et détective du virtuel. L'église catholique compte peu pour lui : sa vérité lui vient sous la forme d'intuitions tetrahydrocannabinolées et les âmes qu'il côtoie sont celles des carniciels du Big Board, le réseau informatique mondial qui abrite, entre autres programmes actifs, les logiciels pensants des personnes décédées. La vie éternelle est à la portée de tous, et le Vatican voit le nombre de ses ouailles réduire d'année en année. La position de la papesse Marie 1ère est délicate; doit-elle condamner cette survie artificielle qui sent le soufre, ou bien considérer les "entités successibles" comme des êtres doués de raison... et d'âme ? Il n'existe qu'un seul moyen de le savoir; envoyer l'un de ses prêtres jeter un coup d'oeil dans l'au-delà cybernétique. Le père Leone, farouche opposant de l'enfer des hommes-bits, est dévoré par le cancer. La papesse, manipulatrice-mais-c'est-pour-la-bonne-cause, parvient à le convaincre de se faire numériser; l'avis du prêtre déterminera une fois pour toutes la position de l'église catholique sur ce sujet épineux. Or, le carniciel de Leone disparaît du réseau privé du Vatican peu après sa mise en activité. D'où la nécessité de faire intervenir le navigateur-détective, qui aura besoin de tout son savoir-faire — et de son feeling très particulier — pour retrouver l'homme d'église dans l'univers en expansion accélérée du Big Board.


Mon Avis par Philippe PASTOR   le 20/01/2003.

On peut regretter que ce roman soit un peu court et certains passages trop rapidement traités.
Spinrad exploite cependant d'intéressantes perspectives science-fictionnelles; il nous donne un aperçu alléchant — hélas trop bref — de la société vertigineusement multiforme des carniciels, et joue à merveille, en mêlant aux morts réactivés quelques logiciels troublants d'humanité, sur une ambiguïté de plus en plus présente à l'esprit des écrivains de S-F. : l'hypothèse de voir un jour des machines programmées accéder à l'intelligence.
Le personnage de l'Inspecteur, un logiciel qui a procédé à une auto-refonte pour renforcer ses qualités de limier, est éminemment sympathique.

L'étude des motivations des carniciels est très bien menée, au point peut-être de dépasser en intérêt l'intrigue principale du choix de l'église. Car enfin que peut-on désirer lorsqu'on est un programme informatique dépourvu de sensations mais ayant conservé une personnalité humaine ? Essayer de s'affranchir des liens qui nous retiennent aux machines ? Promulguer une déclaration d'indépendance ? Ou encore faire évoluer le Big Board lui-même jusqu'à la conscience ? Autant de passionnantes questions que soulève, à son inimitable manière, un Norman Spinrad tout à la fois iconoclaste, désabusé et humaniste.



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Dernière modification de cette page le Lundi 20 Janvier 2003