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TitreLe Cycle de Serge Lançon     AuteurPaul BORRELLI     GenreS-F


Les Livres

Les Couvertures
Toutes les couvertures
01 -L'Ombre du Chat(1994)- n° 47 [Insomniaques et Ferroviaires]
02 -Désordres(1997)- n° 78 [Insomniaques et Ferroviaires]
03 -Trajectoires Terminales(1999)- n° 101 [Insomniaques et Ferroviaires]

L'Histoire par G. FORNIX   le 13/06/1999.

Dans quelques années, Marseille et Toulon finiront par ne former qu'une seule cité gigantesque, reliée par un immense réseau d'autoroutes, avec des toboggans dans tous les sens, surmontés de gratte-ciel à moitié inachevés et d'un fouillis de passerelles. Le tout cerné par endroits de zones sinistrées, résultant de bombardements, après un conflit assez énigmatique du reste. Sur cette autoroute, un débit très important de véhicules.
Et voilà qu'un individu passablement dérangé se met à bombarder les voitures avec des fragments de statues en bronze !


Mon Avis par G. FORNIX   le 13/06/1999.

Que dire sur un tel roman ? C'est un mélange un peu particulier de roman noir très noir et de science-fiction, dont l'action se situe à Marseille.
Le ton est coupant comme une lame de rasoir, avec des pointes d'humour assez inattendues, un goût prononcé pour la loufoquerie, et une approche très subtile des personnages, à croire que l'auteur a fait des études de psychologie ou est psychiatre.

L'auteur nous entraîne avec brio sur 2 enquêtes. La face officielle des choses, c'est l'inspecteur Canavese, brillant, acharné, nanti d'un caractère de cochon mais très efficace. Lui, il va se promener dans les milieux de l'art contemporain, et il en sera pour ses frais. Des jobards, il va en rencontrer, plus qu'il n'aurait cru au départ. La face officieuse, c'est Serge Lançon, un individu louche qui gagne sa vie en vendant des machines à tuer. Empêtré dans une vie personnelle pour le moins chaotique ( il a recueilli un junkie chez lui qui dévaste tout quand il est en manque ), Lançon va se prendre d'affection pour Marina, l'unique rescapée des attentats, paralysée mais stoïque. Il lui promet de retrouver le salaud qui l'a mise dans cet état.

La procédure suivie par Lançon pour enquêter défie la logique. Autant Canavese est méthodique, procédural, autant Lançon est intuitif, voire paranormal, puisqu'il utilise des visions auxquelles il est sujet, grâce à une drogue que, si j'ai bien compris, il a absorbé massivement il y a quelques années ( version noire et baroque d'Obélix et la potion magique ).

Et voilà Serge Lançon parti en dérive sur l'autoroute, en compagnie de Dutilleux, un coéquipier ringard et obséquieux, qui va se révéler rapidement être tout autre chose que ce qu'on croyait...

Au plan, des surprises et coups de théâtre, le roman en réserve plus d'une, assez terribles du reste. Je ne vendrai pas la mèche mais vous ne serez pas déçus du voyage !!! Entre autres, vous ferez connaissance Avec Sylvie Martoselli, une pianiste classique de toute beauté, aussi séduisante que redoutable. Il y a aussi les frères Lemoul-Rogaray, sculpteur et photographe, aux personnalités complexes. Et puis vous rencontrerez l'homme néo-primitif, qui a renoncé à la civilisation pour vivre nu enfermé dans une cage et qu'on nourrit avec grandes précautions à la viande crue. Au hasard de cette course hallucinée contre la perte de mémoire, vous assisterez à l'entretien de Lançon avec Santo Vives, un homme qui vit dans une tour penchée et dresse un cafard baptisé Grégor Samsa à résoudre des problèmes mathématiques, allusion non voilée à l'univers de Kafka, proche de celui de l'auteur à plus d'un titre. Vous apprendrez également pourquoi ce même Santo Vives a flingué un jour son réfrigérateur. Et vous serez verrez comment Lançon tombe amoureux de Nadia, jolie marginale qu'il recueille à bord de son camion lors de son périple sur l'autoroute.

Oui car ce livre est hanté continuellement par la présence de l'autoroute, de la perte des points de repères, voire de l'identité. Du reste, il se réclame directement de l'influence du CRASH ! de Ballard, qu'il cite au début du texte. Mais au chapitre des influences, on ne peut pas éviter de citer Dick, bien évidemment, mais aussi Brussolo, lui aussi cité en exergue, et surtout James Ellroy, à cause du ton, du climat, et de la complexité de l'enquête.

On l'aura compris, nous tenons là un auteur de très grand talent, capable à la fois d'une très grande subtilité et d'une redoutable efficacité, ce qui n'est pas toujours facile à concilier. Borrelli y réussit à merveille.

Il faut lire absolument "Trajectoires terminales", c'est sans aucun doute le meilleur roman que j'ai lu à ce jour.



Votre Avis


par Jean-Christophe OLIVE   le 09/05/2010.
Une excellente trilogie dans un genre qui ne fait pas à priori partie des mes favoris.

J'ai travaillé sur le premier en maîtrise de cinéma et je pense qu'il y a un très grand potentiel cinématographique de ces histoires mais surtout de ces personnages.




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Dernière modification de cette page le Dimanche 9 Mai 2010