Les continents sont formés d'une roche légère. Ils "flottent" sur une roche plus lourde, et se déplacent : c'est la théorie émise, en 1915, par l'Allemand Wegener, et soutenue depuis par de nombreux hommes de science.

L'ÎLE n'est pas à sa place ! Elle se trouve à 1 kilomètre de l'emplacement qu'indique la carte. Tout autre aurait haussé les épaules en disant : "La carte est fausse." Mais Wegener est méticuleux. Ce MÉTÉOROLOGUE de 26 ANS, qui participe en 1906 à une expédition au Groenland, veut en avoir le coeur net. Il multiplie les mesures, et conclut que le Groenland se déplace de 3 mètres 60 par an, et que l'île en question a parcouru 1000 mètres en 40 ans. De même l'Amérique s'éloigne de l'Europe d'un millimètre par JOUR. Comment expliquer cela ? Wegener affirme : l'Amérique, l'Asie, l'Afrique, l'AUSTRALIE, l'ANTARCTIQUE ne formaient jadis qu'un seul CONTINENT qui s'est ensuite démantelé. Les différents fragments de ce continent unique se sont progressivement éloignés les uns des autres et continuent toujours à DÉRIVER.

Voilier léger, le dériveur doit sa stabilité au contrepoids exercé par l'équipage. Pour empêcher que le bateau glisse latéralement sur l'eau, il est muni d'une dérive en bois ou en métal, qui coulisse dans un puits et peut être relevée aux allures du vent arrière.

Pierre et Jacques ne cachent pas leur joie. Pour récompenser leurs succès aux examens, leurs parents ont loué pour les vacances un 470, le dériveur utilisé pour les compétitions en double aux Jeux Olympiques. Sur le parc de leur club de voile, ils le préparent, dressent le mât, règlent les HAUBANS, enverguent la voilure. Enfin, tout est paré pour leur première navigation sur leur beau dériveur. Ils le poussent à l'EAU, embarquent, bordent la voilure. Pierre est à la barre : " Descends la dérive ", ordonne-t-il à son frère. Celui-ci fait coulisser la dérive de contre-plaqué poli. Ainsi, le 470 parvient à remonter contre le VENT, Pierre et Jacques tirent des bords. C'est maintenant le moment de revenir, grand largue : " Remonte la dérive." Jacques tire sur le palan : la coque offre ainsi moins de résistance. " Hisse le spi !" Le vent fraîchit. Pierre, Jacques et leur dériveur se mettent à planer !

Un navire est désemparé lorsqu'il se trouve dans l'impossibilité de manoeuvrer par lui-même. Cela peut survenir à la suite d'une avarie : démâtage sur un voilier, panne de la machine sur un navire à moteur, perte du GOUVERNAIL, voie d'eau...

Comme un coup de canon, le GRAIN s'abat sur le Nord : il est minuit, en plein HIVER, et le grand trois-mâts, en route vers l'Écosse, accuse la terrible rafale. La voilure est lacérée en lambeaux, les filins cassent, les vergues folles tournoient. La MER embarque, le voilier s'incline. Le charbon, qui vient d'être chargé, glisse tout d'un bord : le pont est maintenant incliné à 45 degrés. Les vergues touchent l'EAU. Le CIEL est noir, les ténèbres complètes, l'OURAGAN rugit. Les hommes, impuissants, couchés, cramponnés, croient leur dernière HEURE arrivée. L'aube se lève enfin, grise, sinistre; et avec elle, une accalmie du VENT. Les matelots reprennent courage. Ils parviennent à hisser une petite voile. "Clopin-clopant", le grand voilier gagne le port de Liverpool : il faudra 2 semaines pour remettre le trois-mâts désemparé en état de reprendre la mer.

Un navire en difficulté envoie des signaux de détresse : il hisse dans la mâture les pavillons figurant les lettres N et C du code international, envoie des fusées rouges, ou émet par radio les lettres S.O.S. Tous les bateaux qui se trouvent dans les parages sont tenus de se porter au secours du navire en détresse.

La FRÉGATE qui croise devant Calais semble DÉSEMPARÉE. Les pavillons de détresse montent aux vergues. "Il faut les secourir", disent certains Calaisiens. "Non, se récrient les autres, ce sont des ennemis." En effet, la frégate est anglaise et, en cette ANNÉE 1756, la France et l'Angleterre sont en guerre. "Qu'importe la guerre, disent les marins, le devoir d'assistance est sacré." Ils mettent une CHALOUPE à la MER, font force de rames vers la frégate, grimpent à bord. Alors, les Anglais s'en saisissent : "C'était une ruse, vous êtes nos prisonniers." Quelques JOURS plus tard, de nouveaux signaux sont aperçus. "On ne nous y prend plus !" s'écrient les marins de Calais : et un innocent navire suédois, réellement en perdition, COULE corps et biens. De tels événements restent exceptionnels car la règle des gens de mer est la solidarité.

Bras de mer resserré entre les terres et qui fait communiquer 2 mers, le détroit est un point de passage important pour la navigation. Parmi les détroits les plus célèbres, citons : Gibraltar, le pas de Calais, les DARDANELLES, le détroit de Torres, ceux de MAGELLAN, de Béring...

3 ANS de voyage seulement pour être à pied d'oeuvre ! Il a fallu tout ce temps à Béring et à ses hommes, partis de Saint-Pétersbourg, en 1725, pour franchir la Russie et la Sibérie. Mais maintenant, le Danois VITUS BÉRING se trouve au Kamtchatka, prêt à exécuter les instructions du tsar : "Construisez un navire, et déterminez si la côte d'Asie est reliée à celle d'Amérique ou s'il existe un passage." A la mi-juillet, Béring et ses 23 hommes appareillent : ils ont construit un voilier de taille modeste, le Saint-Gabriel. Le 15 août, Béring ne se sent plus de joie : à l'évidence, il a trouvé un passage, l'expédition a pénétré dans la MER polaire. Hélas ! le BROUILLARD est trop dense pour qu'il aperçoive la pointe de l'Amérique. Le bras de mer qui sépare les 2 CONTINENTS sera baptisé du nom de celui qui l'a découvert : détroit de Béring.

La digue est un obstacle, naturel ou construit, qui s'oppose à l'écoulement des EAUX. La jetée ou le môle est un ouvrage en maçonnerie, enrochements ou béton, qui s'avance dans la mer afin de protéger l'entrée d'un port.

332 avant notre ère. Les rudes habitants de Tyr, un port du Liban, ne veulent pas se plier aux exigences d'ALEXANDRE LE GRAND. "Affamons-les", décide le général. Pour interdire l'accès par la MER, il ordonne de construire une digue qui barrera le chenal. Roches, arbres sont déversés par tonnes. Une tour d'attaque est dressée, qui domine la ville. Soudain, profitant d'un VENT favorable, les Tyriotes lancent un BRÛLOT qui incendie la tour. La TEMPÊTE survient et détruit la digue. Alexandre s'obstine. Un deuxième ouvrage s'édifie. Une NUIT, les plongeurs de Tyr parviennent à se glisser sous la digue, amarrent aux troncs d'arbres qui la soutiennent de longues cordes qui, tirées de la rive, font basculer la jetée. Alexandre le Grand ordonne la construction d'une troisième digue. Malgré une lutte héroïque, Tyr, affamée, submergée par des forces plus nombreuses, coupée du reste du monde, succombe.

Andrea Doria (1466 - 1560), l'un des plus illustres marins italiens, acquit d'abord la gloire sur terre. Ses exploits maritimes lui valurent la confiance de François ler, qui le nomma à la tête de la flotte française. A son tour, CHARLES QUINT lui confia le commandement de sa flotte.

Andrea Doria devient marin à 46 ANS à la suite d'un hasard de guerre. En 1512, les Français tiennent le fort de la Bride, d'où ils contrôlent le port de Gênes. Les Italiens assiègent le fort, mais comment le conquérir ? Il est adossé à la muraille, protégé par des FALAISES élevées, et les RÉCIFS empêchent l'accès par la MER. Un seul espoir : affamer les assiégés. Mais un vaisseau français force le blocus, mouille à une portée d'arbalète du fort, va ravitailler la garnison. Andrea Doria saute dans un petit bateau, à la tête d'une poignée d'hommes. Consigne : foncer. S'il y a des morts, qu'on les jette à la mer ! Le minuscule bateau fait force de voiles et de rames, traverse la mitraille, ABORDE le navire français, jette un grappin. Malgré une blessure d'Andrea Doria, la poignée d'Italiens se rend maître du vaisseau. La carrière du capitaine génois vient de commencer.

Sir Francis Drake (1540 - 1596), pirate, pilleur, négrier, explorateur, grand capitaine, fut un marin prodigieux au service de l'Angleterre. Il prit une part active dans la défaite de l'"INVINCIBLE ARMADA". La reine ELIZABETH 1re l'appelait : "Mon pirate favori."

L'homme est de petite taille, le cheveu bouclé, la barbe taillée en pointe, les yeux un peu globuleux. Richement vêtu, le cou orné d'un col en dentelle, il dîne seul dans une salle, au mobilier somptueux, tendue de tapisserie. 3 musiciens jouent. Un domestique dépose une poularde dans l'assiette de fine PORCELAINE. Les couverts sont en argent massif, les verres en CRISTAL. Cette scène, digne d'un palais royal, se déroule au milieu de l'Atlantique. Quant à l'homme, Francis Drake, le luxe dont il s'entoure le venge d'une enfance misérable : il a grandi dans le fond d'une coque pourrie ÉCHOUÉE sur une PLAGE car son père, un pauvre pasteur, n'avait pas les moyens de louer une maison. Devenu marin, capitaine d'une rare audace, Drake attaque les places espagnoles, tend des embuscades aux caravanes, pille l'or qu'elles rapportent du Pérou. Il revient en Angleterre chargé d'immenses richesses.